Il faudra que Bicky mette la sauce pour arriver à limiter la casse après la publication sur Facebook d’une illustration où un homme frappe sa femme parce qu’elle ne lui a pas amené un Bicky « original »…

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Bon d’accord. Parfois les équipes de marketing sont en manque d’inspiration. Ou ont la mauvaise idée. Parfois ils cherchent volontairement à choquer pour faire passer un message. « There’s no such thing as bad publicity », affirment encore quelques-uns.

Mais avec le dernier visuel publié sur son compte Facebook, le célèbre fabricant d’hamburgers semble avoir complètement raté le coche. Bicky a en effet lancé une campagne pour dénoncer les « faux » hamburgers vendus dans les friteries du royaume. Et a utilisé un visuel faisant l’apanage des violences faites aux femmes. Un mari qui bat sa femme pour faire vendre des hamburgers ? Du très mauvais goût.

Certes, la marque n’a pas peur d’un petit bad buzz. Rappelons les publicités en lien avec la journée mondiale contre l’Alzheimer, ou des vidéos mettant en scène une femme ayant recours à la chirurgie esthétique, avec comme message « mais jamais pour un bon morceau de viande ». L’entreprise cherche donc la polémique. Mais là…

L’entreprise a sans aucun doute sous-estimé le tollé que susciterait ce visuel sur sa page Facebook. C’est en Belgique francophone que les choses ont bougé le plus vite, avec notamment un tweet de la nouvelle Ministre des Droits des femmes, Bénédicte Linard. Mais aussi plus de 1.000 réactions en 6 heures à peine et des articles sur tous les médias en ligne. L’indignation semble aussi avoir touché la Flandre en fin de journée.

Le plus étonnant, c’est que l’entreprise réagit à peine… A l’heure d’écrire ses lignes, le visuel est encore toujours disponible en néerlandais. Ce n’est qu’après près de 8 heures que la version francophone a été effacée. Aucune modération des réactions. Tout le monde aurait quitté le navire ?

A présent, Bicky a intérêt à réagir vite et bien. Au risque de subir des dommages irréparables à sa réputation. Comment ? En stoppant immédiatement sa campagne et en présentant ses excuses, pour commencer. Mais l’emballement médiatique n’est pas à exclure. Il faudra donc plus que de simples excuses pour convaincre. Avoir un contact avec le monde associatif qui se manifestera certainement. Une communication directe et – surtout – sincère à ses clients, surtout online bien sûr. Une communication envers ses revendeurs. Avec sans aucun doute une implication du management.

Un bad buzz – volontaire – peut sans aucun doute générer une attention supplémentaire pour une campagne à bas coût. Mais mal pensé, il peut comporter des risques bien plus importants qui risquent de marquer les esprits pendant longtemps… Le Bicky aura-t-il à présent toujours un goût amer ou arrivera-t-il à garder ses fans ?

 

Julien Radart

julien.radart@akkanto.com